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Projet 1 : Présenter l'objet symbolique #Arts Plastiques BAC

Dernière mise à jour : 18 mai 2019

Ainsi commence cette série d'articles sur mes réalisations dans le cadre de l'épreuve d'Arts Plastiques au Bac.


Dans l'article précédent "Le langage : problématique d'une année" (que je vous invite à lire !), je vous avais donné l'intitulé du Projet n°1. En effet, notre professeure nous donnait des incitations - sorte de consignes en quelques mots - qui nous guidaient dans nos explorations et nous forçaient aussi à aller en terrain parfois inconnu.


Consigne :

En pleine recherche de problématique nous avions alors comme message "Présenter l'objet symbolique".

Le but était de choisir un objet (ou une série d'objets identiques) qui serait symbolique de notre problématique et de la relation que l'on voudrait instaurer avec le spectateur. Il fallait donc faire attention aux significations de l'objet, à ses caractéristiques plastiques, etc.

Une fois l'objet choisi, nous devions concevoir un dispositif de présentation afin d'exposer cet objet dans le lycée et le photographier.

Une autre contrainte : ne pas intervenir sur l'objet pour rester dans l'esprit du ready-made.


Le choix de l’objet :

Si vous avez lu l'article précédent, vous savez dans quel brainstorming j'étais à ce moment-là ! Le choix de l'objet est donc allé de pair avec le choix de la problématique : travailler sur le langage.

En ouvrant un tiroir à la maison, je suis retombée sur le Minolta de papa et tout s'est mis en perspective : l'association entre l'appareil photo, le langage et ce que cela faisait résonner en moi.

Il me fallait un objet qui exprime le lien avec les autres, la communication ; un objet qui soit en lien avec une forme de langage.

J'ai donc jeté mon dévolu sur l’appareil photo de mon père qui a marqué mon enfance et qui porte donc une grande valeur sentimentale.

On retrouve d'ailleurs l'idée de transmission et de souvenirs.

L'appareil photo en lui-même est en lien avec le langage publicitaire, l’information, en général le langage par l’image.

La photo est assez impressionnante car elle permet de saisir un instant unique et de le placer hors du temps, ainsi on peut partager une vision du monde éphémère avec les autres et créer un échange. On propose un regard particulier sur les choses et une autre perception du monde.

De plus, l'objet présente de nombreuses qualités plastiques au niveau de ses matériaux et de sa composition.


Pistes de départ : trouver un dispositif de présentation...

J'avais deux idées de dispositifs.

La première consistait en un socle peint sur la face frontale pour former une pellicule photo qui s'efface à la base. Cette pyramide inversée symbolise l'évolution, le passage du passé au présent, le futur inconnu et le passé oublié. L'appareil posé en hauteur est sacralisé. Installé près d'une fenêtre, le but serait d'inviter le spectateur à voir à travers l'objectif, comme pour saisir un nouveau cliché.

La seconde proposition est celle que j'ai adoptée.


Dispositif de présentation :

J'ai opté pour une mise en scène plus "théâtrale". L'appareil photo est disposé sur un socle avec un classeur derrière. La lumière crée un jeu d'ombres portées sur le classeur qui comporte des pages vierges. Ces ombres symbolisent les traces laissées (photos prises) mais aussi l'apport de quelque chose de nouveau. La lumière est absorbée mais forme une ombre observée.

L'appareil est surélevé par rapport aux éléments de la présentation, la lumière est focalisée, c'est donc une disposition qui sacralise l'objet mais en même temps laisse un côté intimiste par la taille du dispositif et la narration qui intervient. En effet, j’ai choisi de disposer le début et la fin d’une pellicule symbolisant l’utilisation d’une première bande qui précède celle insérée dans l’appareil photo. Celui-ci capturera les clichés remplissant le cadre, pour l’instant vide, qui symbolise le futur. Enfin, un cartel rappelle le principe du projet, et raconte l'histoire de cet objet empli d'affects.

L'installation se ferait près du CDI sur le palier (lieu de passage mais qui reste sécurisé car également près de la salle des professeurs + besoins matériels, notamment la prise électrique...).


Réalisation :

J'ai utilisé un bloc mis à disposition par la documentaliste.

Certains problèmes se sont posés : la nécessité d'une prise électrique à proximité et le contrôle de la luminosité impossible avec l'éclairage automatique du couloir. J'ai malgré tout réussi à obtenir l'éclairage souhaité pour créer les fameuses ombres.

Pour finir : prises de vues et traitements photo sous Adobe Photoshop CC 2014.


Liens avec la problématique :

Le premier lien est imposé par la nature du projet : le choix de l’objet évoquant la transmission, les souvenirs, la symbolique même de l’appareil photo.

Ensuite, la valeur narrative du projet présente également une part autobiographique donc une façon de raconter, de transmettre mon histoire.


Liens avec le sujet :

L'objet (appareil photo) est bien symbolique d'une idée, d'un cheminement.

Par ailleurs, le dispositif de présentation donne une valeur à l’objet. Une fois exposé, l'appareil perd sa fonction première et devient une oeuvre d'art selon le principe du ready-made.

La présentation est partie intégrante du projet.


Liens avec la présentation :

Ici, l'objectif est de mettre le spectateur face à cet appareil photo. Le dispositif est ici un guide qui invite le spectateur à observer, s'interroger, retracer l'histoire présentée.

De plus, le choix intimiste du dispositif correspond à la valeur sentimentale et personnelle de l’objet.


Références :

- Louise Bourgeois et son travail relatif à la mémoire, à l’enfance et aux relations avec les parents. Elle se mesure sans cesse à la mise en forme de ce qui n’est pas de l’ordre de la forme et à rendre visible ce qui échappe au visible. Ses œuvres sont reliées à son enfance, à la mobilisation du spectateur qui retrouve le fil conducteur et s’incruste dans cette intimité.

- Sophie Calle qui donne une valeur narrative à ses travaux. Douleur exquise fait le récit d’une rupture sentimentale en 1984. Véritable catharsis visant à atténuer sa souffrance, l’œuvre met en regard le témoignage de Sophie Calle avec la parole d’anonymes répondant à la question « Quel est le jour où j’ai le plus souffert ? ». Elle dresse un portrait intime de la douleur qui s’estompe à mesure que ses textes noircissent jusqu’à une complète disparition.

- Bill Viola et son travail sur le souvenir source de « traumatisme » et porteur fécond de sa création.






Sur ce, je vous dis à bientôt pour le second projet et d'autres nouveautés ;-)

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